mercredi, août 23, 2006

Chutney sous les feux de la rampe

Depuis plus d'un an que je tiens ce blog à bout de doigts, vous m'avez gratifié de beaux commentaires, de vos avis, parfois divergents et c'est tant mieux, de vos conseils, votre humour et c'est à chaque fois du super remis dans mon moteur.
Me voilà aujourd'hui sortie du bois, tirant gauchement sur ma panoplie d'aspirante écrivain, bredouillant des remerciements improvisés comme s'il s'agissait de rien de moins que la remise d'un oscar hollywoodien, gênée par autant de déférences car oui, amis de la littérature, j'ai eu l'insigne honneur de me retrouver sur le devant de la scène grâce au très lucide et bienveillant site du Buzz Littéraire. Tout ça rien que pour moi! Je vous laisse imaginer la confusion puis l'émotion qui m'ont submergé tour à tour à la lecture de cet article dans ce contexte si prolixe et si valorisant!
Je vous recommande d'ailleurs hautement la lecture de ce site à vous tous amoureux des lettres, adepte des événements petits et grands de la scène littéraire contemporaine; il possède ce qu'il faut d'humilité, de recul et de réflexion pour être l'idéal terrain d'écoute et de partage des férus du verbe.
Vive la littérature, vive le Buzz Littéraire et longue vie aux éditeurs!

jeudi, août 10, 2006

Abracadabra fouchtra !

Je vous ai déjà parlé de Magnus Mills ici. Ce grand escogriffe aux allures de Daniel Pennac monté en graines (et quelle graine mes aïeux !) m’a encore fait chaviré dans un monde de délices à la lecture de ces deux autres romans : Retenir les bêtes et Trois pour voir le Roi.
Mention spéciale pour Retenir les bêtes qui atteint pour moi le sommet de la maitrise en matière de suspens improbable.
Son truc au Magnus, c’est l’économie de moyens, un contexte résolument désertique, des individus revenus de tout, des ambitions réduites à leur plus simple expression, un suspens qui se crée autour de trois bouts de ficelles et d’un clou en un mot comme en cent, du très grand avec du très petit.
Serait-ce donc par l’entremise de son nom aux consonances de formule magique que cet ancien chauffeur de bus londonien réussi si parfaitement à nous ficher la chaire de poule ?
Je n’en sais fichtre rien, toujours est-il, que foi de Chutney, je n’ai jamais rien lu de tel.
S’il y a bien magie, elle serait alors noire comme son humour, et aussi minimaliste qu’un tour de passe-passe.
Le génie littéraire de Magnus Mills réside dans la faculté qu’il a de nous parler de nous, de nos envies, de nos absurdités, de toutes ces choses qui nous empoisonnent l’existence et qui font que coûte que coûte nous nous devons de garder la tête haute pour sauver ce qui reste à sauver, même s’il ne reste plus que des apparences.
Une démarche philosophique s’il en est mais avec des mots, des vies, des situations simples et une réflexion sincère et noble sur notre condition d’humain qui doute, ou qui devrait.
Si j’avais une moustache, je suis certaine que je me la friserai de béatitude à la lecture de ses romans !

jeudi, août 03, 2006

De la fécondité

Bien cher(s) lecteur(s) et ami(s) de la littérature, je suis heureuse de refaire surface après quelques mois de lâche abandon. La raison en est simple quoique assez surprenante. J'attends depuis fin février une petite fille qui a fait de ma fertilité intellectuelle une morne plaine entre toundra et désert de Gobi.
Plus rien n’avait grâce à mes yeux, mon cerveau était momentanément devenu un mou de veau spongieux dans lequel passait un courant d’air au relent de gaz sarin.
Ebaubie par la grossesse, mes cellules nerveuses se sont concentrées sur cette petite vie, délaissant lectures, écriture, blog, ami(e)s devenus brutalement quantité négligeable.
J’ai bravement continué l’atelier d’écriture jusqu’à son terme en découvrant les angoisses de la page blanche et du « je sais pas quoi raconter ».
Dans un mystérieux principe de vase communiquant, ma fécondité physique avait pris le pas sur ma fécondité spirituelle.
Heureusement pour moi (car j’en gardais malgré tout une sorte d’aigreur et d’angoisse à l’idée de ne plus jamais retrouver ma passion) l’amour du verbe est revenu et avec lui, l’envie de donner à mon enfant l’accès à ce monde de magie.
Me voici de retour parmi vous et avec le plus intense plaisir j’attends vos futurs commentaires.
Bel été à toutes et tous.

* Dessin de Voutch