S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Florian Zeller, c'est d'être franc sur la marchandise qu’il nous vend. Dès le titre, nous voilà avertis par quelques indices loin d'être sibyllins : "Neiges artificielles", "La fascination du pire", "Les amants du n'importe quoi", (je mets en gras l'évidente évidence mais c'est à Monsieur Zeller que je crois devoir ce goût immodéré de la redondance...) bref des titres en forme d'avertissement aux lecteurs.
Bien malin celui qui ira se plaindre qu'il vient d'acheter un truc pas frais, mon gars c'est écrit dessus, t'avais qu'à lire...
Avec "Julien Parme", on entre dans une zone soudain suspecte, l’usage du patronyme éponyme.
Pourquoi pas Maurice Salami, ou Robert Pastrami, j'avoue un faible pour Enrico Pas et Rosette Delion mais là je dérape sur le culinaire et c'est sans rapport à première vue avec l’objet de notre étude.
Bon, avec ce Julien Parme on nous prévient dès la quatrième de couv' qu'on va enfin pouvoir renouer avec le Holden Caulfield de Salinger et l'Antoine Doinel des 400 coups etc. Bref, du lourd.
Ça m'a un peu filé les chocottes au début, je me suis aussitôt dis que ce pauvre Zeller allait nager la brasse du petit chien dans ce costard de chez Capel mais bon il faut pas non plus laisser tout dire à son éditeur et surtout il faudrait avoir la force de lui interdire de sortir des énormités du type "Julien Parme" roman de l'initiation a mi-chemin entre Julien Sorel du Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme...
A sa décharge, Zeller botte en touche sur le site de son éditeur et rétablit un semblant de vérité en rejetant gentiment cette pesante filiation.
A vrai dire, cela ne le rend que plus aimable à mes yeux.
Ce qui est désarmant avec cet écrivain, c'est sa grande sensibilité, son aspect je me la ramène pas loin des Beigbeder et des Nicolas Rey qui se prennent pour des cacous de la littérature contemporaine. Lui, à coté de ces grands entubateurs de mouches fait profil bas, parle posément et sans emphase ce qui le rend globalement plutôt touchant. Le coeur de mon porte-monnaie étant en téflon certifié normes AZF n'a lui par contre pas encore fondu à ces arguments mais bon c’est la femme qui parle pas la raison. Quoi que.
Afin de vous éviter l’achat inutile de ce roman aussi initiatique qu’un calendrier des postes, voici un modeste résumé de l’intrigue :
Julien Parme petit bourgeois de 14 ans se sent mal aimé par sa mère en passe de se remarier avec un ploucos portant lavallière et chevalière. Se sentant coincé par des décisions parentales qu’il ne comprend pas, il décide de fuguer dans le XVIè arrondissement emportant avec lui la Mastercard du beau-père.
Comme le dit si bien le héros vers la fin de l’histoire : « Pas de quoi se pendre en slip ».
Arrête Florian, la franchise ça paye pas.
vendredi, octobre 06, 2006
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7 commentaires:
Comme tu l'as "casséeee" !!
Pascal de Montréal
Moi qui pensais avoir été soft sur ce coup là! Hoops...
Je suis en train de lire "Julien Parme" et je vous trouve assez injuste: ok, ce n'est pas Sallinger, mais le personnage est plutôt attachant. En lisant votre post, j'ai l'impression que vous n'avez même pas ouvert ce livre...
J'aimerai bien mais je l'ai lu jusqu'au bout. C'est un devoir de ne parler que de ce que je connais et pas de casser pour casser.
Ceci est ma vision, heureusement qu'elle n'est pas partagée par chacun sinon on s'ennuirait non?
J'adore le titre de ton article!
Pas lu Zeller, pas envie. L'autre jour je l'ai cherché à la biblio, comme ça, curieuse. Pas trouvé!
Nathalie, ravisseuse de peaux
C'est pas écrivain qu'il aurait du faire le petit Florian... mais Chef de produit chez L'Oréal !
Pas sur qu'il le vale bien!
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