jeudi, juin 30, 2005

Floride : 1 - Californie : 0


Quelles différences existe-t'il entre Miami et San Francisco ?
Autant qu'entre Dunkerque et Loon-plage me direz-vous?
C'est exact mais ce serait ignorer quantité de particularités propres à chacun de ces états :
Nombre de hippies au mètre carré, cable cars, collines, 49ers et Dolphins, ponts supendus, quantité de boîtes gays ?
Il y a bien quelques points de dissension mais la plus belle et plus flagrante différence réside dans la qualité de ses chroniqueurs.
A l'ouest, Armistead Maupin chroniqueur du San Francisco Chronicle. A l'est, Dave Barry chroniqueur du Miami Herald.
A ma gauche, un écrivain tête de gondole à la FENAC pour qui on écrit en quatrième de couv' qu'il s'agit d'un "livre culte". A ma droite, le prix Pullitzer 1988, inconnu en France, publié chez Pocket, rayon jeunes adultes, bien rangé entre "Si c'était vrai" de mon ami Marc Levy et les derniers ragots de Jean-Claude Brialy. Bref, une serviette abandonnée en pays torchons.
Vous hésitiez justement à emmener les 5 volumes de Maupin consacrés à la delictueuse Frisco sur la plage des Dames à Noirmoutier?
Vous vouliez jouer l'intello qui se détend les neurones entre un tube de crème titrant SPF 15 et un panbagna sauce crevettes sans pour autant vous fourvoyer en lisant le dernier opus de Paris Hilton?
Et bien, une fois de plus, je vous économise du temps, de l'energie, de la place dans votre Delsey et de l'argent.
Si il n'y a qu'un seul livre cet été c'est"Gros Problème" de Dave Barry et rien d'autre.
Un "Gros problème" pour une Grande solution.
Du pragmatisme me demandez-vous? Y a pas de mal.
Maupin écrit comme un pied. Je me suis surprise à maintes reprises à hausser les sourcils tout en affaissant ma bouche (signe d'étonnement et de mépris).Maupin nous ballade dans San Francisco et en même temps on ne voit rien de la ville sinon ses clubs et saunas branchouilles, ses personnages entremèlent leur vie et parfois leurs corps comme dans un mauvais Lelouch (ou devrais-je dire comme dans un Lelouch).
Tout juste bon à lire pour quelques pucelles isolées en pays Creusois pour qui le rêve américain veut encore dire quelque chose.
En même temps c'est un bon condensé des bonnes vieilles blagues d'antan qui, sans Maupin, auraient pu tout à fait tomber en desuétude.
Rien à rajouter.
Par contre Dave Barry ! Vous l'aurez compris, je le place à la droite de Gary Larson dans mon coeur. Ce type est drôle et brillant et dépeint comme nul autre humoriste les travers de l'américain moyen cranant dans sa KIA en plastique.
Qui mieux que lui peut faire mouche à chaque phrase? Son roman est abracadabrant et je ressens mille fois mieux l'ambiance Red neck du bayou que celle de l'Up town New Age de San Francisco.
Alors cet été, un conseil soyez plus bandanas que string en macramé.

mardi, juin 28, 2005

Dédicassepieds !


Arpentant (comme à mon habitude les jours de RTT) les allées de la FNAC, je fus saisie brutalement d'un doute absurde.
Pourquoi ne suis-je pas dans cette queue serpentant entre les livres?
Il y avait en effet, aujourd'hui autour de 16h30, une file indienne d'une cinquantaine de mètres, composée d'hommes et de femmes manifestement là pour la même cause.
Ma parano l'emporte et je me dis :
" Tiens, une séance de dédicace ou une rencontre d'auteur et je ne suis pas au courant?"
Je ressens alors ce que peux ressentir le vacancier roulant sur une autoroute fluide alors qu'en face les bouchons se profilent à perte de vue... Là, on doute, on se dit que c'est pas normal, qu'on est a contresens un peu comme si on était sorti du trait en faisant son coloriage.
Visiblement, j'étais la seule à avoir décidé ce jour, cette heure, de venir acheter le fameux dictionnaire des injures du nom moins déléctable Robert Edouard tandis qu'un nombre non négligeable d'accros s'étaient passés le mot pour venir à la FNAC des Ternes rencontrer leur idole.
C'est là que, poussée par mon irrévocable curiosité, j'aperçois la coupe sentier de mon ami Marc Lévy.
Marc Lévy dédicaçant son dernier livre "Vous revoir".
Moi, j'aurais plutot du mal à "vous relire" cher Marc!
Non, je plaisante, j'aime beaucoup Marc Lévy et son petit air de Bouvier des Flandres privé de joujou et de susuc.
La preuve par neuf ?
Je ne me suis même pas servie de mon tout nouveau dictionnaire pour lui lancer une petite vanne!
Exemple page 494 :
"Va donc, eh, vomissure! " Se dit dans le même sens que crachat à un individu qu'on ne peut pas digérer, qui nous "sort par les yeux" que l'on rejette, que l'on vomit... Riposte classique :
"Avant de me vomir, essaie donc de me bouffer, toi qui as une si grande gueule!"

A bon entendeur salut !

jeudi, juin 23, 2005

Coup bas II. Le retour

Je ne sais plus quel savant écrivain ou scientifique de renom avait sorti un jour que le hasard n'existait pas ? Belle trouvaille qui n'est pas faite pour rassérener ma parano légendaire. Et oui, pour tout vous dire (mais allez vous seulement me croire ?), aujourd'hui j'ai reçu de nouveau la réponse d'un éditeur.
Négative, cela va sans dire...
Vous ne devinez pas le nom de cet éditeur?..
Allons, un petit effort ! Pour trouver la réponse c'est simple. Ceux d'entre vous qui ont lu mon article sur Lolita Pille et la réponse de Grasset qui s'en suivie vont faire tilt tout en se disant "Bon sang, c'est pas possible!!"
Et bien oui, c'est possible. Tristement possible et je n'y vois là aucun fait du hasard.
Après avoir un peu brocardé Ana Gavalda, son éditeur Le Dilettante répond aujourd'hui à mon manuscrit en ces termes :
"Nous n'avons pas été sensibles à votre ton qui se veut caustique et drôle mais reste sans effets. Les poncifs rendent la mécanique trop voyante et on ne marche pas..."
Cette fois, c'est signé : Alain Bastier (sans doute un sado maso à tendance suicidaire).
Alors, voilà, le hasard n'existant pas que dois-je conclure de cette douloureuse situation?

1- Que je ne dois critiquer que les auteurs dont les éditeurs ne figurent pas dans ma liste (pense bête: lire le livre de Jean-Pierre Foucault aux Editons N°1 et ne pas manquer d'en faire une critique. Lire le petit Robert et tous les livres d'art de chez Taschen. Conséquences : immunité éditoriale)
2- Que les éditeurs parisiens ont une balance chargée de détecter les blogs véhéments à leur encontre?
3- Qu'il faudrait que j'arrête d'écrire ?

Quel sadisme quand même de me dire à moi qui me raccroche à la dérision comme un alpiniste à son piolet que mon humour est aussi drôle et profond qu'une blague carambar!
Ah Alain, tu me deçois toi aussi mais vas (je ne te hais point) rejoindre Bernard dans la gêole de mes acidités gastriques. La place y est chaude et toute aussi acceuillante que ta missive sans coeur.

mardi, juin 21, 2005

Guillontinez-le !

L'impétuosité n'a pas que du bon et l'arrogance ne scie bien qu'à ceux qui la maitrisent à bon escient. Stéphane Guillon n'a guère que le talent du charognard.
Ce collabo de l'audimat se sert des miettes des autres pour en faire sa ripaille.
Tout cela n'intéresse que lui et quelques persifleurs sans envergure.
Grand bien leur fasse. En tout cas je ne participerai certes pas à enrichir les bancs des spectateurs de son nouveau spectacle qui, entre nous soit dit, est bradé sur billetreduc depuis 15 jours. Les diatribes ça s'apprécie mieux en salle d'attente en lisant Voici qu'en deboursant 24 euros pour assister au maniement du vitriol par un amateur.
S'il voit ça, Desproges doit avoir des envies de vengeance...

Crache la ta Gavalda !

Il est de certains livres comme de certaines grosses productions américaines. On se dit que non, non, non on ne vous y prendra pas à débourser 10 euros pour aller vous compromettre dans cette pompe à fric denuée d'interêt culturel. De la soupe, comme on dirait vulgairement.
C'est, je dois l'avouer, un peu ce que je ressentais vis à vis d'Anna Gavalda.
Je me disais, tiens, encore une romancière de gare. Une pondeuse de bouquin pour tenir la distance Paris St Lazare-Gisors en micheline.
J'ai freiné des quatre fers (c'est le cas de le dire) pendant sacrement longtemps.
J'ai sans sourciller laissé paraître chacun de ses romans aux éditions J'ai Lu, pas par soucis d'économie, juste parce que j'en avais fichtrement rien à faire. Et puis, un drôle de jour, parcourant les allées alléchantes de la Fnac, je la vois qui me nargue avec ses couvertures de hall de gares.
Ca tombait mal, je n'avais ni train, ni avion à prendre... Cependant, la conscience est traitre à ses heures, elle m'a laché ce jour là me laissant m'emparer de ces 2 bouquins.
Comme on se retrouve à acheter des préservatifs en pharmacie, je passais à la caisse avec le rouge aux joues, l'air assez vaguement détaché ...
J'ai commençé par lire "Je l'aimais". Je l'ai pas aimé dutout.
J'ai découvert, un auteur qui arrive à sortir un détail, une anecdote d'une vie (aussi douleureux soit-il) pour en faire un roman. C'est assez reussi à ce titre mais qu'est-ce-qu'on s'y ennuie!
Cette femme largué par son mari, qui se retrouve avec son beau-père pour ressasser des souvenirs périmés moi, ça me colle le moral dans les Converse et en plus ça ne m'interesse pas.
Autant vous dire que cela m'a conforté dans mon idée de la Gavalda de pacotille...
Et puis, pour enfoncer le clou, je me suis mise à lire son recueil de nouvelles "J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part".
J'aime assez les titres à rallonge.
Dejà toute petite, je voulais à tout prix lire le roman de Perec intitulé "Quel petit vélo rouge à guidon chromé au fond de la cour ?"...
Et bien ma théorie est que les titres à rallonge sont de bon augure, ils présagent d'une bonne et sereine lecture.
Moi qui voyais les nouvelles comme des romans avortés, je dois bien avouer qu'elle m'a bluffé la Gavalda.
Je me suis prise d'affection pour cette grande fille toute simple mais pétrie de talent.
Ces nouvelles m'ont replongé dans mon enfance provinciale avec les nanars du cru, les ambiances de village et les qu'en dira t'on. Quel humour, quelle maitrise de la langue et du style. Elle m'a conquis. Tout bonnement emballé.
Serait-elle plus douée pour les nouvelles que pour les romans? Pour vous le dire et affiner ma théorie, il faudrait que je mette à lire son dernier roman "Ensemble, c'est tout". Pour le coup on passe de 224 pages à 608 et je ne peut pas dire si il y a eu du delayage dans l'air.
En attendant, je suis bien heureuse d'avoir en coup de coeur cette grande blonde.
Et si j'avais un problème avec les écrivaines brunes ?...

samedi, juin 18, 2005

Mega Bookcrossing à Paris !!

Aujourd'hui samedi 18 juin à partir de 16h00, les fans de littérature et nostalgiques de la chasse au trésor sont invités à venir au Parc Montsouris dans le 14ème afin de se lancer dans l'aventure du bookcrossing. Quesaquo me direz vous ?
C'est simple: l'idée nous vient des States (pour une fois un effet non pervers de la mondialisation).
Vous êtes désireux de faire partager votre goût pour la littérature mais vos amis, collègues de bureau, parents sont absorbés par des taches moins nobles (visionage de la Ferme célébritées, écoutage des grosses têtes, ménage, sieste, bricolage etc). Vous êtes là avec vos petits livres et votre envie toute seule.
Le bout du tunnel n'est pas loin. Vous allez vous inscrire sur le site américain http://www.bookcrossing.com (c'est gratuit et vraiment facile).
Après, vous choisissez un livre dans votre bibliothèque. Un livre que vous êtes psychologiquement prêt à affranchir. Vous l'enregistrez sur le site, on vous donne un numéro que vous devrez inscrire sur le livre.
Vous pouvez mettre un petit mot d'accompagnement du type " j'ai bien aimé ce bouquin, vous pouvez aller sur le site truc machin puis donner le numéro de référence de ce livre qui est le xxxx et me donner vos impressions de lecteur. blablablabla..."
Vous le lachez dans la nature, par exemple à l'occasion d'un megabookcrossing comme aujourd'hui.
Soyez ingénieux mais ne l'enfouissez pas non plus dans une poubelle...
Vous guettez, l'air de rien. Après quelques temps (que je ne vous souhaite pas trop long) une personne trouvera votre livre et qui sait partira avec vers des contrées lointaines. C'est un échange anonyme et sympathique.
Ce qui est drôle c'est de voir après coup (le site servira de GPS) où est parti votre livre dont le destin maintenant sera de passer de mains inconnues en mains inconnues.
Alors à tout à l'heure Parc Montsouris, 16h00!

mercredi, juin 15, 2005

La véritable raison de l'extinction des dinosaures

Et oui, je sais bien, cela fait plusieurs jours que je n'écris plus de critique de livre et c'est juste par faute de temps. En attendant mon prochain post, je me permets de vous faire découvrir le plus grand humoriste du monde à mes yeux, j'ai nommé le célèbre Gary Larson.

Si certains ont des inédits dans leurs tiroirs, je les incite à me les faire partager. Pendant ce temps, je file chez Bernard Grasset, pas pour lui toucher deux mots de ma déception (bien que le coeur m'en dit) mais juste pour récupérer mon manuscrit (il manquerait plus que cela lui serve de petits bois pour l'hiver).
Je tacherai de rester digne même si je sents par avance mes baskets retrecir et mon poul s'accélérer.
Bonne journée!

vendredi, juin 10, 2005

Bon week-end !

Même les plus accros au travail on le droit de faire une pause.

jeudi, juin 09, 2005

Première Ligne, premier bonheur

Vous qui êtes des lecteurs assidus, papivores bibliophiles soignant leurs maux avec les mots des autres, vous comprendrez sans heurts l'immense joie que représente la découverte d'un nouvel écrivain de talent. C'est avec voracité que l'on se goinfre du talent de l'autre. On guette, le crayon à la main afin de souligner la phrase, le mot, le passage qui nous touche et qu'on aimerait dans nos rêves pouvoir se souvenir pour toujours. On se sent compris, entendu dans notre solitude de lecteur. On est comme l'enfant qui vient de rencontrer un tout nouveau copain et qui sait intimement que cette amitié là va compter dans sa vie.
Jean-Marie Laclavetine: son nom chantonne comme un guilleret petit ruisseau mais il est natif de la Garonne, fleuve ronflant et gouleyant.
Laclavetine: Quel drôle de nom? Est-ce une clavicule ou un tocsin, une comptine ou un clavecin? Non, non c'est un savoureux moustachu d'Aquitaine, écrivain attachant et qui plus est membre du comité de lecture des Editions Gallimard.
Oui, oui je sais, vous me voyez venir avec mes sabots dondaine oh! oh! oh! avec mes sabots!!
Ben oui, je l'avoue, j'ai adressé mon manuscrit à ce monsieur mais c'etait juste avant de découvrir son roman "Première Ligne".
Je m'étais dit en brave fille pétrie d'optimisme, que si toutefois Monsieur Laclavetine selectionnait mon roman et si d'aventure il était amené à me convoquer, il était assez judicieux de ma part d'avoir en mémoire au moins une de ses oeuvres.
Alors, le brave petit soldat que je suis s'est executé et vas y que je file à la bibliothèque, rayon L, série LAC, il m'attendait les pages tendus vers moi "Première Ligne".
Sortant fraichement du roman de Lolita Pille, je me suis dit "tiens, encore un roman sur la drogue".
Heureusement, il n'en fut rien mais je pris comme un message divin la teneur de ce roman.
Dès la dédicace, le décor est planté : "Aux écrivains anonymes"
Il me parle, il m'a reconnu! Ouh ouh Jean-Marie, je suis là, mais si là derrière ta pile de manuscrit! C'est moi Chutney! Mais si boudiou, Chutney, 1973, rue Soufflot!
Bon, visiblement, c'est pas encore ça!
Au fil de la lecture, je me sens démasqué par l'auteur. L'histoire est celle d'un éditeur Cyril Cordouan fatigué de recevoir des manuscrits débiles d'écriveurs analphabètes. Un beau et surtout triste jour, un de ces auteurs maudits vient le trouver à son bureau et apprend par l'éditeur que son manuscrit est une daube et qu'il ne sera jamais publié.Désemparé, l'auteur anonyme sort une arme et se tire une balle dans la tête devant l'éditeur médusé.
Cordouan décide alors de monter le club des auteurs anonymes (Les A. A) afin de les faire renoncer à l'écriture, pour qu'ils se desintoxiquent de cette drogue dure.
Dans cette quête de purification, il trompera sa femme, sera lui même cocufié et finira par publier les torchons puerils qu'il avait toujours repoussé.
On referme le livre, en se disant qu'on a fait là une bien belle découverte. Quelle plume, quelle intelligence, quelle finesse, les mots me manquent pourtant c'est pas mon genre de manquer d'arguments!
En tant qu'écriveur moi même, Laclavetine me donne à apprendre l'humilité et que c'est beau quand il dit : "Ecrire n'est rien, j'ai essayé. Mais vivre?"

lundi, juin 06, 2005

Coup bas


O rage, ô désespoir je viens de recevoir aujourd'hui ma toute première lettre de refus d'un éditeur.
Premier d'une longue liste (18 manuscrits envoyés). La désillusion ne m'a cependant pas encore atteint car savez-vous de chez qui vient cet honteux refus ? De Bernard Grasset himself ! Il a dû tomber l'autre soir sur mon blog, voir ma critique acerbe du dernier roman de Lolita Pille et du coup me sanctionner sévèrement au risque de perdre un gros filon. Sacré Bernard, c'est pas beau la rancune !! Ca peut faire perdre beaucoup de sous. Mais oh ça non, je ne reviendrai pas sur ce que j'ai écrit! Tu peux bien me faire miroiter un contrat plaqué or, je ne cèderai pas ! Après tout, un éditeur qui publie Lolita Pille ne peut décemment pas avoir les idées claires.
En plus, qu'est ce que c'est que cette lettre de la Direction Littéraire ? Même pas le courage de signer nommement ? Ben quoi t'as peur qu'on vienne te casser la goule à la sortie?
On m'y annonce sans délicatesse ceci :

"Notre capacité d'acceuil en matière de fiction française est trop limitée pour que nous ne nous concentrions pas exclusivement sur les textes qui nous enthousiasment par leur force, leur originalité, leur style. En toute franchise, nous n'avons pas ressenti cet élan dans le cas présent."

En d'autres termes :
"On a dejà du mal à faire pondre Lolita Pille, la femme de Patrick Bruel, Frédéric Beigbeder et Gonzague Saint Bris, c'est pas pour publier un vieux poulet de batterie même pas introduit dans le milieu".
Ok mon petit gars, je baisse pavillon mais tu viendras pas pleurer quand je serai éditée chez ton principal concurrent pendant que tu te taperas le enième navets de Mademoiselle Pille.
Je fais ici la promesse solennelle de refuser tes avances si un beau jour tu veux me détourner de mon éditeur principal ! (enfin tout dépend du tarif, je ne suis pas butée, on peut discuter...)
Enfin, voila mon Vietnam à moi, devenir écrivain à succès !
Et comme dans toute guerre, y a des fois c'est pas juste.
Sans rancune Bernard mais pas merci Bernard non plus!

Et si c'était pas vrai ?


La curiosité est un vilain défaut dit-on. On devrait s'en souvenir plus souvent surtout quand au détour du kiosque d'un libraire on tombe en pamoison devant une couverture de magazine représentant son idole.
En l'occurrence Romain Gary, mon écrivain adulé, the number one on my private list.
Alors là je m'écrie, je m'insurge : quoi, comment, personne ne m'a prévenu de cette parution insensée ! Comme si mon statut de fan devait me donner le privilège d'être tenu au courant de tout ce qui peu ou prou sort dans la presse et ressemble de près ou de loin à du Gary... On peut toujours rêver, c'est pas interdit.
Là, à cet instant précis, la fièvre de l'achat concurence la simple curiosité et pouf voilà comment on se retrouve à lire l'impensable :
Page 16 : Marc Lévy parle de Romain Gary
Alors là, les bras m'en tombent, je les ramasse et pars me jeter dans la seine. Pas d'autre issue, on vient visiblement d'arriver au niveau zéro de la foir'fouille rayon torchons et serviettes.
Autant demander à Jordy ce qu'il pense de la neuvième symphonie opus 125 en ré mineur de Ludwig von Beethoven.
Alors, comme pour se justifier l'écriveur apprenti journaliste met dans son chapo " Marc Lévy, vilipendé par la presse littéraire gnagngagnga comme Gary lui aussi souvent méprisé par les critiques autorisés de son temps..."
A quand deux prix Goncourt pour Marc Lévy et la légion d'horreur ?
Si les deux ont été vilipendés par la presse, j'en connais au moins un qui l'a pas volé mais bon attention car il y a revirement de situation.
Je commence à lire l'interview en me disant que le titre de la une est plus que prémonitoire "Romain Gary pas
mort!" ouai mon gars mais là c'est bon, grace à toi si toutefois il etait pas encore tout à fait refroidi ben là tu viens de lui donner le coup de grace.
Et bien, au fur et à mesure de ma lecture, je réalise non sans surprise que les questions du journaliste sont beaucoup plus stupides que les réponses de Marc Lévy mais à un point mes aieux qu'on se dit que c'est pas possible de filer la carte de presse à des nains de jardin pareils non mais dites donc!
La preuve ? C'est même pas signé. Ca se trouve c'est Marc Lévy qui s'est posé des questions cons pour avoir l'air intelligent dans ses réponses!
Des exemples, des exemples, des exemples!
OK, je vous dois bien ça !
"Quels étaient les lecteurs de Gary autour de vous ?" (Ben y avait bien mon cousin Gaston et pis l'entrepeneur de pompes funèbres qui lisait sans cesse "la vie devant soi", pauv' nase !!)
Une autre, une autre ! Bande de gros gourmands !
"S'il y a une femme entre toutes dans la vie de Gary est-ce bien sa mère ?" ( psychologie de Monoprix!)
"Comment avez-vous perçu Gary ? Un auteur russe? Le mari de Jean Seberg?" (comme un écrivain qui préférerait continuer à être méprisé par la presse que de se retrouver impliqué dans ce genre de torchonnade à 4,50 euros). Ca fait cher la crotte!
Amis poètes, fans de Gary, redressons la tête "Gary outragé! Gary brisé! Gary martyrisé! mais Gary libéré!

dimanche, juin 05, 2005

Lolita Pille ou Face de Rat


Bon ok je vous l'accorde, je m'étais fait emballer comme un jambon sous vide par son premier roman "Hell". Le charme du débutant, un livre étonnant pour une nénette Germanopratine. Je l'a vois une fois chez Ardisson avec son look faussement decontracté dans le genre "je m'habille chez Zadig et Voltaire pour descendre les poubelles". La mèche rebelle, la moue boudeuse on avait bien l'impression de l'avoir dérangé d'une de ses soirées Hyp. Je m'étais dit qu'elle ne manquait pas de culot de se la péter comme ça vu qu'on est des milliers la langue pendante devant les façades des éditeurs mais bon, un peu d'humilité...
Ma radinerie m'avait recommandé de ne pas acheter son dernier bouquin "Bubble-Gum". Une belle économie qui m'aura permis un placement plus sûr (Adolphe de Benjamin Constant à voir en critique sous peu).
De plus, mon délicat bibliothècaire l'ayant fait acquérir par la mairie de Paris, a permis sans le savoir à bien d'autres que moi d'éviter cet achat sinon inutile en tout cas déplacé. Je m'explique.
Les mauvaises langues disent que c'est Beigbeder qui l'aurait aidé à écrire ce deuxième opus. Je pense plutôt qu'elle est seule responsable de cet embrouillamini à la Bret Easton Ellis en beaucoup plus mauvais.
D'abord, c'est l'histoire d'une pauv' fille qui n'a pas eu la chance de naître à Neuilly mais à plouc ville, à Terminus plus exactement (combien de lignes de coke pour trouver ça?). Elle s'ennuie avec son vieux papa, tenancier d'un bar degeu. Un jour, elle décide de tout plaquer et de monter à la capitale. Elle est belle à crever et rêve de devenir mannequin. Bientôt la désillusion l'entraîne sur la pente savonneuse de la déroute et elle devient serveuse d'un bar ultra tendance et tendancieux. Pour son plus grand malheur, elle rentre dans la vie d'un type multimilliardaire (Derek mais attention pas le Derek de "On a tout essayé "!) qui s'ennuie le pauv' chéri et qui décide de ruiner l'existence de quelqu'un en l'occurrence, celle de notre petite serveuse cagole. Il lui monte un bateau du diable, lui fait croire que peu à peu elle devient une star adulée et pour ça il y met le paquet. Il engage des sosies de comédiens et de mannequins et elle est tellement biturée qu'elle ne se rend compte de rien. Et puis un jour, rideaux, Derek retire tout les décors de papier mâché et abandonne sur le pavé sa copine devenue épouvantail à moineaux. En se réveillant la pauv' fille cherche à comprendre, à retrouver sa vie de paillettes mais progressivement elle croit finalement avoir rêvé sa vie et sombre encore plus profond dans l'alcool et la drogue pour oublier qu'elle croyait s'être droguée. Tout le monde suit? J'en ai perdu en route?
Ce n'est pas grave, une petite ligne et on repart.
Pendant qu'elle est occupée à faire des fellations à de sales types dans un théâtre érotique craspek, Derek fomente d'autres projets. Il voudrait orchestrer la mort de son ex dulcinée.
Mais la cagole n'est pas si bête, elle a l'alcool lucide la demoiselle et elle arrive à déjouer la manigance.
C'est Derek qui paiera les pots cassés de cette histoire mais vu qu'il est milliardaire qui s'en soucie?
Ben voilà, j'espère que vous êtes satisfaits! Je viens au bas mot de vous économiser 3 heures de lecture et peut être même 19 euros.
Allez Lolita, pleurniche pas! Ton prochain livre on n'en dira pas de mal, on ne le lira pas!
A chao

Chutney pris en flagrant delit de glande au boulot.

samedi, juin 04, 2005

Naissance en douceur

OUah ca y est, Chutney se réveille de sa longue léthargie pour vous abreuver de ses sarcasmes et autres délires nombrilistes.
Les aspirations de Chutney sont simples : dormir, lire, écrire, écouter de la bonne musique et aimer son compagnon.
Son ambition numéro un : devenir écrivain.
Son luxe : rêver de tout et fuir autant que faire se peut la froide réalité du quotidien.
Voilà mes petits amis! Tout un programme!
Et si en plus, il y a un bon verre de vin qui traine, Chutney ne sait pas dire non.
Le vice incarné.
Si vous aussi vous rêver d'être édité un beau jour, vous pouvez me confier vos angoisses. J'ai les mêmes alors entre névrosés on peut se comprendre et s'encourager!
Voyons la vie comme un roman!
Biz bye