
Quelles différences existe-t'il entre Miami et San Francisco ?Autant qu'entre Dunkerque et Loon-plage me direz-vous?
C'est exact mais ce serait ignorer quantité de particularités propres à chacun de ces états :
Nombre de hippies au mètre carré, cable cars, collines, 49ers et Dolphins, ponts supendus, quantité de boîtes gays ?
Il y a bien quelques points de dissension mais la plus belle et plus flagrante différence réside dans la qualité de ses chroniqueurs.
A l'ouest, Armistead Maupin chroniqueur du San Francisco Chronicle. A l'est, Dave Barry chroniqueur du Miami Herald.
A ma gauche, un écrivain tête de gondole à la FENAC pour qui on écrit en quatrième de couv' qu'il s'agit d'un "livre culte". A ma droite, le prix Pullitzer 1988, inconnu en France, publié chez Pocket, rayon jeunes adultes, bien rangé entre "Si c'était vrai" de mon ami Marc Levy et les derniers ragots de Jean-Claude Brialy. Bref, une serviette abandonnée en pays torchons.
Vous hésitiez justement à emmener les 5 volumes de Maupin consacrés à la delictueuse Frisco sur la plage des Dames à Noirmoutier?
Vous vouliez jouer l'intello qui se détend les neurones entre un tube de crème titrant SPF 15 et un panbagna sauce crevettes sans pour autant vous fourvoyer en lisant le dernier opus de Paris Hilton?
Et bien, une fois de plus, je vous économise du temps, de l'energie, de la place dans votre Delsey et de l'argent.
Si il n'y a qu'un seul livre cet été c'est"Gros Problème" de Dave Barry et rien d'autre.
Un "Gros problème" pour une Grande solution.
Du pragmatisme me demandez-vous? Y a pas de mal.
Maupin écrit comme un pied. Je me suis surprise à maintes reprises à hausser les sourcils tout en affaissant ma bouche (signe d'étonnement et de mépris).Maupin nous ballade dans San Francisco et en même temps on ne voit rien de la ville sinon ses clubs et saunas branchouilles, ses personnages entremèlent leur vie et parfois leurs corps comme dans un mauvais Lelouch (ou devrais-je dire comme dans un Lelouch).
Tout juste bon à lire pour quelques pucelles isolées en pays Creusois pour qui le rêve américain veut encore dire quelque chose.
En même temps c'est un bon condensé des bonnes vieilles blagues d'antan qui, sans Maupin, auraient pu tout à fait tomber en desuétude.
Rien à rajouter.
Par contre Dave Barry ! Vous l'aurez compris, je le place à la droite de Gary Larson dans mon coeur. Ce type est drôle et brillant et dépeint comme nul autre humoriste les travers de l'américain moyen cranant dans sa KIA en plastique.
Qui mieux que lui peut faire mouche à chaque phrase? Son roman est abracadabrant et je ressens mille fois mieux l'ambiance Red neck du bayou que celle de l'Up town New Age de San Francisco.
Alors cet été, un conseil soyez plus bandanas que string en macramé.


Je ne sais plus quel savant écrivain ou scientifique de renom avait sorti un jour que le hasard n'existait pas ? Belle trouvaille qui n'est pas faite pour rassérener ma parano légendaire. Et oui, pour tout vous dire (mais allez vous seulement me croire ?), aujourd'hui j'ai reçu de nouveau la réponse d'un éditeur.
L'impétuosité n'a pas que du bon et l'arrogance ne scie bien qu'à ceux qui la maitrisent à bon escient. Stéphane Guillon n'a guère que le talent du charognard.
Il est de certains livres comme de certaines grosses productions américaines. On se dit que non, non, non on ne vous y prendra pas à débourser 10 euros pour aller vous compromettre dans cette pompe à fric denuée d'interêt culturel. De la soupe, comme on dirait vulgairement.
Aujourd'hui samedi 18 juin à partir de 16h00, les fans de littérature et nostalgiques de la chasse au trésor sont invités à venir au Parc Montsouris dans le 14ème afin de se lancer dans l'aventure du bookcrossing. Quesaquo me direz vous ?
Si certains ont des inédits dans leurs tiroirs, je les incite à me les faire partager. Pendant ce temps, je file chez Bernard Grasset, pas pour lui toucher deux mots de ma déception (bien que le coeur m'en dit) mais juste pour récupérer mon manuscrit (il manquerait plus que cela lui serve de petits bois pour l'hiver).
Même les plus accros au travail on le droit de faire une pause.
Vous qui êtes des lecteurs assidus, papivores bibliophiles soignant leurs maux avec les mots des autres, vous comprendrez sans heurts l'immense joie que représente la découverte d'un nouvel écrivain de talent. C'est avec voracité que l'on se goinfre du talent de l'autre. On guette, le crayon à la main afin de souligner la phrase, le mot, le passage qui nous touche et qu'on aimerait dans nos rêves pouvoir se souvenir pour toujours. On se sent compris, entendu dans notre solitude de lecteur. On est comme l'enfant qui vient de rencontrer un tout nouveau copain et qui sait intimement que cette amitié là va compter dans sa vie.



