Il est de certains livres comme de certaines grosses productions américaines. On se dit que non, non, non on ne vous y prendra pas à débourser 10 euros pour aller vous compromettre dans cette pompe à fric denuée d'interêt culturel. De la soupe, comme on dirait vulgairement.
C'est, je dois l'avouer, un peu ce que je ressentais vis à vis d'Anna Gavalda.
Je me disais, tiens, encore une romancière de gare. Une pondeuse de bouquin pour tenir la distance Paris St Lazare-Gisors en micheline.
J'ai freiné des quatre fers (c'est le cas de le dire) pendant sacrement longtemps.
J'ai sans sourciller laissé paraître chacun de ses romans aux éditions J'ai Lu, pas par soucis d'économie, juste parce que j'en avais fichtrement rien à faire. Et puis, un drôle de jour, parcourant les allées alléchantes de la Fnac, je la vois qui me nargue avec ses couvertures de hall de gares.
Ca tombait mal, je n'avais ni train, ni avion à prendre... Cependant, la conscience est traitre à ses heures, elle m'a laché ce jour là me laissant m'emparer de ces 2 bouquins.
Comme on se retrouve à acheter des préservatifs en pharmacie, je passais à la caisse avec le rouge aux joues, l'air assez vaguement détaché ...
J'ai commençé par lire "Je l'aimais". Je l'ai pas aimé dutout.
J'ai découvert, un auteur qui arrive à sortir un détail, une anecdote d'une vie (aussi douleureux soit-il) pour en faire un roman. C'est assez reussi à ce titre mais qu'est-ce-qu'on s'y ennuie!
Cette femme largué par son mari, qui se retrouve avec son beau-père pour ressasser des souvenirs périmés moi, ça me colle le moral dans les Converse et en plus ça ne m'interesse pas.
Autant vous dire que cela m'a conforté dans mon idée de la Gavalda de pacotille...
Et puis, pour enfoncer le clou, je me suis mise à lire son recueil de nouvelles "J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part".
J'aime assez les titres à rallonge.
Dejà toute petite, je voulais à tout prix lire le roman de Perec intitulé "Quel petit vélo rouge à guidon chromé au fond de la cour ?"...
Et bien ma théorie est que les titres à rallonge sont de bon augure, ils présagent d'une bonne et sereine lecture.
Moi qui voyais les nouvelles comme des romans avortés, je dois bien avouer qu'elle m'a bluffé la Gavalda.
Je me suis prise d'affection pour cette grande fille toute simple mais pétrie de talent.
Ces nouvelles m'ont replongé dans mon enfance provinciale avec les nanars du cru, les ambiances de village et les qu'en dira t'on. Quel humour, quelle maitrise de la langue et du style. Elle m'a conquis. Tout bonnement emballé.
Serait-elle plus douée pour les nouvelles que pour les romans? Pour vous le dire et affiner ma théorie, il faudrait que je mette à lire son dernier roman "Ensemble, c'est tout". Pour le coup on passe de 224 pages à 608 et je ne peut pas dire si il y a eu du delayage dans l'air.
En attendant, je suis bien heureuse d'avoir en coup de coeur cette grande blonde.
Et si j'avais un problème avec les écrivaines brunes ?...
mardi, juin 21, 2005
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1 commentaire:
Je n'ai pas lu "je l'aimais" et tu m'en vois ravi, vu ce que tu en dis. J'ai lu ses nouvelles, que j'ai apprécié, et surtout un petit livre (une longue nouvelle), "L'échappée belle", une histoire déjantée de frêres et sœurs qui se retrouvent en boycottant mariage, belle-sœur, etc... Jouissif ! L'exemplaire que j'ai (format poche), est édité chez france-loisirs...
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