Je vous ai déjà parlé de Magnus Mills ici. Ce grand escogriffe aux allures de Daniel Pennac monté en graines (et quelle graine mes aïeux !) m’a encore fait chaviré dans un monde de délices à la lecture de ces deux autres romans : Retenir les bêtes et Trois pour voir le Roi.
Mention spéciale pour Retenir les bêtes qui atteint pour moi le sommet de la maitrise en matière de suspens improbable.
Son truc au Magnus, c’est l’économie de moyens, un contexte résolument désertique, des individus revenus de tout, des ambitions réduites à leur plus simple expression, un suspens qui se crée autour de trois bouts de ficelles et d’un clou en un mot comme en cent, du très grand avec du très petit.
Serait-ce donc par l’entremise de son nom aux consonances de formule magique que cet ancien chauffeur de bus londonien réussi si parfaitement à nous ficher la chaire de poule ?
Je n’en sais fichtre rien, toujours est-il, que foi de Chutney, je n’ai jamais rien lu de tel.
S’il y a bien magie, elle serait alors noire comme son humour, et aussi minimaliste qu’un tour de passe-passe.
Le génie littéraire de Magnus Mills réside dans la faculté qu’il a de nous parler de nous, de nos envies, de nos absurdités, de toutes ces choses qui nous empoisonnent l’existence et qui font que coûte que coûte nous nous devons de garder la tête haute pour sauver ce qui reste à sauver, même s’il ne reste plus que des apparences.
Une démarche philosophique s’il en est mais avec des mots, des vies, des situations simples et une réflexion sincère et noble sur notre condition d’humain qui doute, ou qui devrait.
Si j’avais une moustache, je suis certaine que je me la friserai de béatitude à la lecture de ses romans !
jeudi, août 10, 2006
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